Sincerely D. Newman

vendredi, avril 22, 2005

Picking poems from various poetry books I have, by randomly opening to a page:

my girl's tall with hard long eyes
as seh stands,with her long hard hands keeping
silence on her dress,good for sleeping
is her long hard body filled with surprise
like a white shocking wire,when she smiles
a hard long smile it sometimes makes
gaily go clean through me tickling aches,
and the weak noise of her eyes easily files
my impatience to an edge—my girl's tall
and taut,with thin legs just like a vine
that's spent all of its life on a garden-wall,
and is going to die. When we grimly go to bed
with these legs she begins to heave and twine
about me,and to kiss my face and head.
-E.E. Cummings, Selected Poems

LE CAMARADE
Camarade tu passes invisible dans la foule
ton visage disparaît dans la marée brumeuse
de ce peuple au regard épaillé sur ce qu'il voit
la tristesse a partout de beux yeux de hublot

tu écoutes les plaintes de graffiti sur les murs
tu touches les pierres de l'innombrable solitude
tu entends battre dans l'ondulation des épaules
ce cœur lourd par la rumeur de la ville en fuite

tu allais Jean Corbo au rendez-vous de ton geste
tandis qu'un vent souterrain tonnait et cognait
pour des années à venir
dans les entonnoirs de l'espérance

qui donc démêlera la mort de l'avenir.
--Gaston Miron, L'homme raipaillé

The Cultivation of Christmas Trees
There are several attitudes towards Christmas,
Some of which we may disregard;
The social, the torpid, the patently commertial,
The rowdy (the pubs being open till midnight),
And the childish—which is not that of the child
For whom the candle is a star, and the gilded angel
Spreading its wings at the summit of the tree
Is not only a decoration, but an angel.
The child wonders at the Christmas Tree :
Let him continue in the spirit of wonder
At the Feast as an event not accepted as a pretext ;
So that the glittering rapture, the amazement
Of the first-remembered Christmas Tree,
SO that the surprises, delight in new possesions
(Each one with its peculiar and exciting smell),
The expectation of the goose or turkey
And the expected awe on its appearance,
So that the reverence and the gaity
May not be forgotten in later experiecne,
IN the bored habituation, the fatigue, the tedium,
THe awareness of death, the consciousness of failure,
Or in the piety of the convert
Which may be tained with a self-conceit
Displeasing to God and disprespectful to the children
(And here I remember also with gratitude
St. Lucy, her carol and her crown of fire):
So that before the end the eightieth Chrismas
(By 'eightieth' meaning whichever is the last)
The accumulated memories of annual emotion
May be concentrated into a great joy
Which shall be also a great fear, as on the occasion
When fear came upon every soul:
Because the biginnning shall remind us of the end
And the first coming of the second coming.
T.S. Eliot Colelcted Poems 1909-1962

XVI-Sur le Tasse en Prison d'Eugène Delacroix

Le poète au cachot, débraillé, maladif,
Roulant un manuscrit sous son pied convulsif,
Mesure d'un regard que la terreur enflame
L'escalier de vertige où s'abîme son âme.

Les rires enivrants dont s'emplit la prison
Vers l'étrange et l'absurde invitent sa raison'
Le Doute l'environne, et la Peur redicule,
Hideuse et multiforme, autour de lui circule.

Ce génie enfermé dans un taudis malsain,
Ces grimaces, ces cris, ces spectres don't l'essaim
Tourbillonne, ameuté derrière son orreille,

Ce rêveur qui l'horreu de son logis réveille,
Voilà bien ton emblème, Ame aux songes obscurs;
Que le Réel étouffe entre ses quatres murs!
-Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal

LA GRACE EXILEE

Va-t'en va-t'en mon arc-en-ciel
Allez-vus-en couleurs charmantes
Cet exil t'est essentiel
Infante aux écharpes changeantes

Et l'arc-en-ciel est exilé
Puisqu'on exile qui l'irise
Mais un drapeau s'est envolé
Prendre ta place au vent de bise

-Guillaume Appolinaire Calligrammes

LE ROSSIGNOL

Comme un vol criard d'oiseaux en émoi,
Tout mes souvenirs s'abattent sur moi,
S'abatten parmi le feuillage jaune
De mon cœur mirant son tronc plié d'aune
AU train violet de l'eau des Regrets,
Qui mélancoliquement coule auprès,
S'abatten, et puis la rumeur mauvaise,
Qu'une brise moite en montant apaise,
S'éteint par degrés dans l'arbre, si bein
Qu'au bout d'un instant on n'entend plus rien,
Plus rien que la voix célébrant l'Absente,
Plus rien quel a voix—ô si languissante!—
De l'oiseau qui fut mon Premier Amour,
Et qui chante encor comme au premier jour;
Et, dans la splendeur triste d'une lune
Se levant blafarde et solennelle, une
Nuit mélancolique et lourde d'été,
Pleine de silence et d''onscurité,
Berce sur l'azur qu'un vent doux effleure
L'arbre qui frissonne et l'oiseux qui pleure.
-Paul Verlaine, Poèmes saturniens

mercredi, avril 20, 2005

And you read your Emily Dickenson,
and I my Robert Frost
And we not our place with bookmarkers
That measure what we've lost.
--Paul Simon and Art Garfunkel, "The Dangling Conversation" Parsely, Sage Rosemary and Thyme

Decided to start posting here again.